Menaces pour les animaux marins
Des causes naturelles ainsi les activités humaines peuvent provoquer des blessures et même la mort chez les animaux marins. Le travail des réseaux d’intervention régionaux contribue à la consignation et à la compréhension des menaces que représentent les activités humaines pour les animaux marins, et ce, dans le but d’atténuer et de prévenir les situations d’urgence futures.
Empêtrement
L’empêtrement est une cause majeure de mortalité chez les baleines, les pinnipèdes et les tortues de mer. L’empêtrement dans des engins de pêche est la cause principale d’empêtrement chez les baleines. Une baleine empêtrée peut souffrir en traînant des engins de pêche pendant de longues périodes. La situation est la même pour les tortues de mer. Les pinnipèdes, comme les phoques et les otaries, sont souvent empêtrés dans des débris marins ou des engins de pêche. Tandis que certains animaux réussissent à se libérer, d’autres, malheureusement, meurent de l’empêtrement. Ils peuvent aussi être blessés et mourir de faim, incapables de chasser leurs proies ou d’ouvrir leur gueule. Enfin, ils peuvent se noyer en raison d’engins lourds ou arrimés. Il ne faut pas oublier que ces animaux ont besoin d’air pour vivre.
Les sources d’empêtrement sont nombreuses. Les engins de pêche, dont les palangres, filets dérivants, nasses, casiers et filets maillants, sont souvent cause d’empêtrement chez la baleine. Il n’existe actuellement au Canada aucune réglementation relative à la pêche pour protéger les animaux marins contre l’empêtrement, bien que les pêcheurs fassent leur possible pour prendre des mesures d’atténuation des risques. On retrouve des tortues de mer avec des câbles de pêche enroulés autour des nageoires ou du cou, et des phoques et otaries avec des lignes de pêche ou des bandes d’emballage en plastique (utilisées pour les emballages d’expédition) autour du cou. L’empêtrement dans des engins de pêche, bien qu’involontaire, peut entraîner de la détresse chez les animaux marins et même la mort, ainsi que la perte d’équipement pour les pêcheurs.
Pollution acoustique
Les baleines utilisent des sons pour se repérer entre elles dans l’immense océan, mais aussi pour naviguer et trouver de la nourriture. Les pinnipèdes, comme les phoques et les otaries, utilisent aussi les sons pour communiquer dans leur environnement marin. Ces animaux dépendent d’un espace acoustique tranquille pour pouvoir bien communiquer et capturer leurs proies. Malheureusement, certaines industries sont très bruyantes et émettent des sons sur la même bande de fréquences que les baleines. Par exemple, la prospection sismique de gaz et de pétrole a recours à des taux élevés d’énergie acoustique de faible fréquence pour trouver les réserves de pétrole souterraines; le militaire utilise le sonar pour repérer des navires et des sous-marins; et les moteurs de grands navires émettent des sons de basse fréquence très bruyants. Ces sons peuvent endommager l’ouïe des animaux, réduire leur environnement de communication et perturber leurs comportements naturels.
Collisions avec des navires
Les collisions avec des navires sont une des principales causes connues de mortalité chez les grandes baleines. Toutes les espèces de grandes baleines sont victimes de collisions avec des navires. De nombreuses industries exploitent des navires qui présentent un risque pour les baleines, dont l’industrie de l’expédition (saviez-vous que 90 % des marchandises sont transportées par navire?), l’industrie pétrolière et gazière (navires-citernes), le militaire, les croisières, la garde côtière et les navires de plaisance.
Le risque de collision[WU1] augmente lorsque les navires et les baleines se trouvent dans la même région. Par exemple, si les baleines se rassemblent dans un couloir de navigation, le risque de collision augmente. Ce risque peut même devenir mortel si le navire se déplace à grande vitesse. Des recherches ont démontré que les baleines à fanons ne tentent pas d’éviter les navires qui se dirigent vers elles, et que certaines d’entre elles ont même des comportements qui augmentent leur chance d’être happées, comme se rendre à la surface. Heureusement, certains habitats de baleines vulnérables comportent des limites de vitesse et des mesures de déviation d’itinéraires pour réduire les risques.
Pollution
La pollution humaine a des effets sur la santé du milieu marin et des animaux marins. Les substances toxiques comprennent les métaux lourds, comme le plomb, le mercure et le cadmium, et plus récemment les molécules organiques, comme l’hydrocarbure aromatique polycyclique (HAP), sous-produit de la combustion de pétrole ou de charbon, le dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT), qui était largement utilisé comme insecticide dans les années 1940 à 1960, et le diphényle polychloré (BPC), produit chimique utilisé dans l’industrie électrique et comme ingrédient dans la peinture, les adhésifs, les insecticides et les pesticides.
Ces toxines demeurent dans l’environnement pour de longues périodes. On en retrouve même dans les sédiments et les animaux marins. Les prédateurs, comme les mammifères marins qui mangent de grosses proies, ont tendance à avoir de plus hauts niveaux de ces toxines dans leur système parce qu’ils emmagasinent aussi les toxines de leurs proies. Les eaux d’égouts urbains et les eaux usées provenant des bateaux constituent également une source de pollution dans le milieu marin. Ces eaux usées en grande quantité peuvent nuire à la vie marine en répandant la maladie ou en causant l’hypoxie, c’est-à-dire le manque d’oxygène.
Changement climatique
Bon nombre d’espèces et de populations marines, comme les baleines et les tortues, migrent de leur lieu de mise bas dans les tropiques et sous-tropiques à leurs aires d’alimentation dans les régions tempérées et subarctiques où la proie est abondante. Les chercheurs savent que la répartition des animaux et leurs mouvements migratoires dépendent de l’emplacement des proies. L’habitat et les déplacements d’autres cétacés, pinnipèdes et requins sont influencés par la disponibilité de la nourriture. Au fur et à mesure que le climat se réchauffe et que fond la calotte polaire, la configuration de la circulation océanique changera, ce qui pourrait avoir des répercussions sur l’emplacement des proies et, conséquemment, sur les animaux marins.