Functionnement
La CMARA a été développée sur la base des recommandations du premier Canadian Marine Animal Emergency Response Workshop (atelier canadien d’intervention d’urgence auprès des animaux marins) qui s’est tenu en 2013. Dans le cadre de cet atelier, il a été convenu qu’il était nécessaire d’unir et de soutenir les réseaux, de partager l’expertise et les ressources, afin de promouvoir les réseaux et de combler les lacunes essentielles de leur fonctionnement en cours.
La CMARA est présidée et coordonnée par la Fédération canadienne de la faune (FCF) et est régie par le Comité directeur national (CDN), qui guide les actions et l’administration de l’Alliance. Le CDN est chargé de représenter les intérêts de la CMARA ainsi que chacun de ses réseaux d’intervention d’urgence régionaux respectifs.
Le CDN est constitué d’un ou deux représentants de chacun des réseaux d’intervention d’urgence régionaux (Terre-Neuve-et-Labrador, Provinces maritimes, Québec et Colombie-Britannique), le président et un représentant sans droit de vote de Pêches et Océans Canada (MPO). Le CDN fonctionne sur la base d’un processus décisionnel par consensus.
RÉSEAUX RÉGIONAUX
Chacun de ces réseaux régionaux est constitué d’organisations non gouvernementales, de bénévoles et d’organismes gouvernementaux. Ces partenariats ont été essentiels à la réussite de ces réseaux.
Terre-Neuve-et-Labrador (T.-N.-L.)
Parmi les premiers grands réseaux de sauvetage de cétacés au monde, T.-N.-L. mène des interventions d’urgence auprès des animaux marins depuis des années 1970, entreprise spécialisée dans les échouages, les désenchevêtrements et les piégeages dans la banquise dans toute la province. Ce réseau répond à plus de 250 appels par année et a établi une relation unique avec les pêcheurs et les communautés rurales de pêcheurs. Le Disentanglement Assistance Program (programme de désenchevêtrement des animaux marins), une grande réussite du réseau, forme les pêcheurs à réagir lorsque des animaux marins s’enchevêtrent dans leurs engins de pêche, au profit des animaux marins (qui sont alors dégagés) comme des pêcheurs (qui sauvent ainsi leur équipement coûteux et évitent de perdre du temps de pêche).
Québec (QC)
Avec le soutien de plus de 18 organisations partenaires locales, le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins (RQUMM) a été fondé en 2004 en tant que réseau d’intervention d’urgence pour desservir la région de Québec. Ce réseau est coordonné par le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), qui a été fondé en 1985 dans le but de protéger les cétacés dans le fleuve Saint-Laurent et son estuaire. Aujourd’hui, le RQUMM continue à concentrer ses efforts sur les espèces marines en péril, les incidents liés aux activités humaines, et la récupération de cadavres d’animaux (en particulier de bélugas). Son objectif est de réduire le nombre de décès accidentels et de faciliter l’acquisition de données concernant les animaux marins morts dans les eaux du Saint-Laurent. Ce réseau répond à plus de 450 appels par année et met l’accent sur la sensibilisation du public et le triage par l’intermédiaire d’un centre de coordination et d’intervenants bénévoles hautement qualifiés.
Canada arctique et central
Aucun réseau régional n’a été établi pour les régions du centre et de l’Arctique, même si la possibilité de participer à la CMARA se présentera dans l’éventualité de son initiation. Le MPO coordonne les interventions d’urgence pour les animaux marins dans ces régions, bien que de nombreuses opérations soient guidées par les communautés inuites et des Premières nations.
Provinces maritimes (N.-É., N.-B., Î.-P.-É.)
Le Maritime Marine Animal Response Network (MMARN) a été fondé en 2007 avec le soutien de plus d’une douzaine d’organisations régionales pour contribuer aux efforts d’intervention d’urgence dans les provinces maritimes. Coordonné par la Marine Animal Response Society (MARS), fondée en 1990, ce réseau répond à toutes les situations d’urgence impliquant des animaux marins et les documente, soulignant également la nécessité de comprendre les effets néfastes des activités humaines sur la faune marine. Le MMARN répond à plus de 300 appels par année. À chaque occasion, des recherches sont entreprises dans le cadre des interventions, en vue de recueillir de précieuses informations par l’entremise, par exemple, d’échantillons biologiques et de dissections d’animaux morts (nécropsies).
Colombie-Britannique (C.-B.)
Le British Columbia Marine Mammal Response Network (BCMMRN) a été créé en 2008 pour répondre aux incidents impliquant des espèces marines en péril le long des côtes de la Colombie-Britannique. Dirigé par Pêches et Océans Canada, ce réseau est composé d’au moins huit organisations non gouvernementales régionales qui répondent à plus de 350 appels par année. Le BCMMRN est un chef de file à l’échelle mondiale en ce qui a trait au désenchevêtrement des phoques et des otaries, et a mis au point à la fois des anesthésiants et des procédures de retrait sur place des engins de pêche. La région abrite en outre le seul centre de réhabilitation des mammifères marins au Canada, qui s’efforce de soigner plus de 100 animaux chaque année avant de les relâcher dans la nature.
Ce qui a été accompli à ce jour
Au Canada, les réseaux d’intervention d’urgence régionaux ont répondu à des milliers de situations d’urgence impliquant des animaux marins depuis plus de 30 ans, et continuent à recevoir des signalements de centaines d’incidents chaque année. Les bénévoles et les intervenants locaux formés spécialement sont essentiels pour les opérations en cours de tous les réseaux régionaux, offrant leur temps et leur expertise au besoin — souvent sans indemnisation. À leur tour, les réseaux d’intervention d’urgence continuent à s’efforcer de faire progresser la protection des animaux marins et les connaissances scientifiques à leur sujet en assurant des interventions en temps opportun pour chaque situation d’urgence impliquant des animaux marins et en prélevant des échantillons biologiques chaque fois que l’occasion se présente. Chaque réseau d’intervention régional accomplit le nécessaire pour être en mesure de poursuivre ses opérations et de répondre à toutes les situations d’urgence. Cependant, nous pouvons faire beaucoup plus pour soutenir nos réseaux et notre faune marine.